Réglementation

Réglementation intempéries sur les chantier : Quelles sont les conditions météorologiques acceptées ?

Sommaire de l'article

Dans le secteur du BTP, l’arrêt de chantier pour intempéries obéit à des règles strictes. Toutes les conditions climatiques difficiles ne sont pas automatiquement reconnues comme « intempéries » ouvrant droit à indemnisation. Voici un guide détaillé pour faire la différence entre ce qui est officiellement accepté… et ce qui ne l’est pas.

Qu’est-ce qu’une intempérie ? Définition officielle

Selon l’article L5424-8 du Code du travail, une intempérie est une condition atmosphérique rendant « dangereux ou impossible, compte tenu de la nature ou de la technique du travail à accomplir, l’exécution de ce travail ».
L’appréciation se fait donc à la fois sur la nature du phénomène météo et sur son impact concret sur la sécurité ou la faisabilité des tâches du chantier.

Les conditions météorologiques généralement reconnues comme intempéries

1. Températures extrêmes

  • Froid intense : températures négatives, particulièrement en dessous de -2 °C, surtout si des tâches en extérieur sont prévues ou si le gel empêche l’utilisation de matériaux (béton, mortier, etc.).
  • Chaleur excessive : températures supérieures à 35 °C rendant le travail dangereux pour la santé (risque de coup de chaleur, déshydratation).

Source : CIBTP Grand Ouest - Critères d’intempéries

2. Précipitations importantes

  • Pluies abondantes : inondations du chantier, pluies continues ou très fortes sur une courte période rendant le travail dangereux (glissade, effondrement, électricité, etc.).
  • Chutes de neige : neige empêchant l’accès, le déplacement ou l’utilisation de matériel.
  • Grêle violente : rendant impossible ou risqué le travail en extérieur.

3. Vent fort

  • Rafales de vent : généralement reconnues à partir de 60-80 km/h, surtout si le chantier comprend des travaux en hauteur, des grues, ou des équipements légers susceptibles d’être renversés.

4. Autres phénomènes

  • Verglas : empêchant la circulation ou l’accès sécurisé au chantier.
  • Orages violents : incluant le risque de foudre, de chute de branches, etc.

Les conditions météorologiques non reconnues comme intempéries

1. Conditions météo « normales » ou modérées

  • Pluie faible ou passagère : si elle ne rend pas le travail impossible ou dangereux selon la nature du chantier, elle n’est généralement pas acceptée comme intempérie.
  • Froid ou chaleur modérés : sauf seuils atteints et risques avérés pour la santé.

2. Circonstances internes au chantier

  • Problèmes d’organisation, de matériel ou d’approvisionnement : un arrêt pour ces raisons ne relève pas du régime des intempéries.
  • Arrêt par précaution sans fondement météo avéré.

3. Phénomènes hors du périmètre réglementaire

  • Brouillard : rarement reconnu, sauf s’il existe un réel danger identifié (exemple : circulation d’engins sans visibilité).
  • Vent faible ou modéré : seuls les vents violents sont acceptés.

Comment justifier officiellement une intempérie ?

Pour obtenir la reconnaissance et l’indemnisation :

  • L’employeur doit fournirun certificat avec des relevés météorologiques précis (Météo France, stations météo locales).
  • Les seuils de dangerosité doivent être clairement atteints.
  • Le lien doit être établi entre la condition météo et l’impossibilité effective d’accomplir la tâche prévue sur le chantier.

Exemple :
Une pluie de 4 mm/h n’est pas suffisante ; en revanche, 10 à 15 mm/h de façon continue, qui inonde le chantier et rend le travail dangereux, pourra être retenu.

Cas particuliers et appréciation locale

La reconnaissance d’une intempérie dépend toujours du contexte :

  • La même pluie peut être reconnue sur un chantier de terrassement, mais pas sur un chantier en intérieur.
  • L’administration (CIBTP, inspection du travail) peut demander des preuves et exercer un contrôle.

Quelles sont les règles pour justifier un retard de chantier dû aux intempéries ?

Pour qu’un retard de chantier soit officiellement reconnu à cause des intempéries, l’entreprise doit :

  • Constater et signaler l’événement climatique le jour même, dès qu’il impacte les travaux.
  • Fournir des justificatifs précis : relevés météorologiques officiels (Météo France ou stations locales), photos du site si besoin, et tout document prouvant que les conditions rendaient le travail impossible ou dangereux.
  • Remplir une déclaration d’arrêt de chantier auprès de la CIBTP dans les délais requis.
  • Indiquer clairement, dans le dossier de suivi du chantier ou dans les correspondances avec le maître d’ouvrage, la nature, la date et la durée de l’intempérie.

Attention : Seuls les phénomènes climatiques reconnus officiellement (pluie, neige, gel, vent fort, etc.) et rendant l’exécution du chantier objectivement impossible ou dangereuse ouvrent droit à la reconnaissance du retard. Une absence de justificatifs ou une déclaration tardive peut entraîner un refus de prise en compte du retard par le maître d’ouvrage ou l’assurance.

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